Cet été j’ai pu réaliser des séances d’Art Thérapie au sein de l’EHPAD de l’Institut Claude Pompidou accueillant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Je remercie tout particulièrement Angélique Marcus, directrice de l’EHPAD, et son équipe de m’avoir ouvert les portes et de m’avoir intégrée à leur fonctionnement.
Selon la haute autorité de la santé (HAS), » la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative d’évolution progressive. Elle commence bien avant le stade démentiel par l’apparition de troubles cognitifs diversement associés et éventuellement de troubles du comportement ou de la personnalité. L’évolution se fait sur plusieurs années avec l’apparition d’une dépendance progressive avec retentissement sur les activités de la vie quotidienne (toilette, habillage, alimentation, déplacements) et sur l’entourage. »
Toujours selon l’HAS, elle serait « la cause principale de dépendance lourde du sujet âgé et le motif principal d’entrée en institution. »
Les thérapies non médicamenteuses comme l’art-thérapie permettent d’accompagner la personne à mettre en exergue ses compétences et ses ressources.
Mes ateliers ont pour but d’améliorer la qualité de vie, d’accompagner le lien à la vie sociale, de permettre de nouveaux modes d’expression, de stimuler les facultés cognitives, sensorielles et motrices, de permettre les liens entre les résidents, les soignants ainsi que les familles.
Les ateliers que j’ai pu mener à l’EHPAD sont très ouverts du point de vue du fonctionnement, mais aussi de la situation géographique.
En effet, ils se situent au cœur du lieu de vie et du passage des résidents permettant un atelier « tournant ».
Déroulement :
Lorsque j’arrive j’informe les soignants et les résidents que je suis présente. Je sollicite certains résidents et leur énonce le matériel que j’ ai apporté pour attiser la curiosité.
Les personnes intéressées me suivent et ensuite toute personne passant à côté de l’atelier peut venir pour créer, s’y asseoir, discuter, observer. Certaines personnes sont accompagnées par l’équipe soignante ou par leur famille.
L’équipe me permet d’avoir certaines informations concernant les résidents afin de mieux comprendre leur parcours de vie et leurs centres d’intérêts.
Mon travail est de tisser du lien avec les personnes, de créer un environnement agréable et sécurisant au sein duquel elles vont pouvoir s’inscrire.
La confiance s’installe progressivement. J’invite les personnes à participer, il n’y a jamais d’obligation, afin de continuer à favoriser le libre choix du résident.
J’accorde beaucoup de temps à la personne afin que la relation s’établisse.
Lorsqu’une personne vient à l’atelier pour la première fois, je lui propose une activité simple et brève car les ateliers créatifs n’ont peut-être pas plus été exercés depuis quelques années. De plus, l’activité manuelle peut rappeler des mauvais souvenirs de l’école et/ou peut être perçue comme inutile.
Pendant l’atelier, j’observe tout particulièrement les personnes afin de savoir ce qu’elles peuvent faire seule, avec stimulation, sollicitation ou accompagnement. L’observation me permet de voir aussi le langage non verbal de la personne, si elle paraît fatiguée, triste, agacée par certaines personnes du groupe.
Plusieurs séances sont nécessaires afin de pouvoir observer, évaluer finement et proposer une activité adaptée à chacun selon ses possibilités physiques, psychiques et ainsi ne pas la mettre en échec.
Lors de mes interventions, j’ai particulièrement privilégié la création individuelle au sein d’un atelier collectif. J’ai aussi pu faire travailler quelques personnes entre elles sur une œuvre commune sur trois séances, mais aussi des résidents avec leur famille ou des soignants.